
Des peintures qui INSPIRENT confiance !
AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR EN DÉCO
Série : Peintures intérieures
Sources principales : OQAI / ADEME / gouv.fr / DGCCRF ( concurrence, consommation et répression des fraudes)
De plus en plus de consommateurs sont soucieux de l’impact sanitaire des matériaux utilisés en décoration dans leurs intérieurs. Ils souhaitent également que leurs choix décoratifs aient le moindre impact carbone pour notre planète.
Préserver à la fois leur santé et notre environnement est une valeur qui me pousse en tant que professionnelle de la décoration intérieure à me questionner en permanence quant aux choix des matériaux, des produits décoratifs possibles dans les projets de mes clients.
En ce qui concerne la peinture décorative murale intérieure, le large choix de produits nécessite de s’y intéresser de plus près pour trouver la plus saine possible pour chaque projet.
Le contenu qui suit est issu de mes recherches sur internet et des échanges avec des professionnels de la peinture, du bâtiment, des associations inscrits dans des démarches écoresponsables. Je remercie les confrères, consœurs, professionnels et experts qui ont pris le temps d’échanger avec moi pour me permettre d’avoir un angle de vue plus riche sur le sujet.
Les informations transmises dans la suite de l’article, viennent compléter le slide “Minute déco’ deuse” qui se veut être succinct et visuel pour apporter les premières informations aux lecteurs.

02 / Peintures et polluants dans l’air intérieur.
sources : Observatoire de la Qualité de l’Air / ADEME
02.1 / Qualité de l’air intérieur et impacts sur ses occupants :
L’Observatoire de la Qualité de l’Air (OQAI) informe que nos intérieurs sont en moyenne jusqu’à 8 fois plus pollués que l’extérieur et que leurs occupants inhalent les polluants sans s’en rendre compte. Les enfants quant à eux, inhaleraient deux fois plus d’air que les adultes par rapport à leur poids. Avec un métabolisme d’élimination des substances toxiques beaucoup plus faible, la question de la qualité de l’air intérieur pour les enfants est encore plus importante . Les polluants majeurs sont les composés organiques volatiles (COV), nocifs pour la santé et notre environnement.
02.2 / Les COV dans les peintures de décoration :
Les peintures intérieures en contiennent : leur teneur en COV ( g/L) et leur niveau d’émission de COV dans l’air (µg/m³) seront différents selon le type de peinture utilisée ( glycéro, laque, acrylique, biosourcée, naturelle…). Ces 2 notions sont à différencier pour la suite de nos recherches.
Les COV des peintures se répandent dans l’air de la maison à l’ouverture du pot, pendant l’application et au moment de l’évaporation des solvants. Ils modifient la composition chimique de l’air ambiant. Ainsi avec les particules fines et les allergènes, ils contribuent à détériorer l’air intérieur. Les COV participent aussi à la pollution atmosphérique lorsqu’ils s’évacuent dehors.
02.3 / Effets des COV sur la santé :
Une exposition prolongée aux COV est toxique pour le corps. Leur association avec d’autres polluants invisibles est également un risque. Suivant la durée et le niveau d’exposition, les effets peuvent :
se faire sentir sur les voies respiratoires (asthme) ;
provoquer une irritation des muqueuses, de la peau ou des allergies ;
perturber le sommeil ;
entraîner des maux de tête, des problèmes digestifs, etc.

03 / Affichage obligatoire du niveau d’émission de COV.
Décret n°2011-321 publié au JORF du 23 Mars 2011 / Arrêté du 19 Avril 2011
site gouvernemental de la DGCCRF ( concurrence, consommation et répression des fraudes)
03.1 / Réglementation française pour informer le consommateur :
En France depuis 2013, dans le cadre de la politique publique de santé, la réglementation oblige les fabricants de produits de construction et de décoration destinés à un usage intérieur, à informer le consommateur sur leur niveau d’émission de substances polluantes volatiles dans l’air intérieur après mise en œuvre (1).
03.2 / Substances volatiles testées :
Les substances prises en compte sont des polluants visés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur la base de leurs risques de toxicité par inhalation et de leur fréquence d’occurrence dans les bâtiments. La liste intègre entre autres, l’émission de formaldéhyde (cancérigène reconnu pour l’homme par inhalation) et l’émission totale de COV (TVOC). c’est la note la plus pénalisante des substances mesurées qui définit la classe du produit sur l’étiquette.

-> Tableau des seuils des polluants attribués à chaque note (microgramme/ m3)
03.3 / Moyen d’information du consommateur sur le niveau d’émission de COV :
Pour informer le consommateur de cela, un étiquetage graphique simple et lisible a été élaboré. Il s’agit d’un pictogramme accompagné d’une échelle de classe allant de A+ (très faible émission <1 000 µg/m³) à C ( fortes émissions >2 000 µg/m³).
Notons que la note attribuée renvoie aux polluants émis une fois les produits étalés et secs au bout de 28 jours
Ainsi un étiquetage (A+) informe le consommateurs que le produit émet 28 jours après son application, une quantité d’émission totale de COV inférieure à 1000 microgramme/ m3. Notons que les effets d’inconfort des émissions de COV sont avérés dès 3 000 µg/m³ ( source issue de l’OQAI).
L’information du taux des COV / TVOC d’un produit peut être trouvée sur sa Fiche de Donnée de Sécurité (FDS) à la rubrique 9 : “propriétés physiques et chimiques”.
03.4 / Les limites de cet étiquetage obligatoire sur les pots des peintures :
Les mesures sont issues de tests réalisés dans un milieu standardisé ( volume de la pièce précis, taux de renouvellement d’air bien définis, à T°C établie …) qui ne collent pas avec la réalité des habitats de chaque consommateur mais cela permet de comparer les produits entre eux.
L’étiquetage s’inscrit dans un cadre auto-déclaratif du fabricant. Des sanctions pénales sont prévues en cas d’absence d’étiquetage, d’étiquetage non conforme ou d’indication d’un classement erroné lors d’un contrôle de la Direction Générale des Fraudes.
A partir de l’étiquette “Emissions Air intérieur”, le consommateur pourra faire un premier tri rapide entre les peintures décoratives murales pour sélectionner les produits les plus susceptibles d’assurer une meilleure qualité de l’air dans leur intérieur.

04/ Écolabels : certifications facultatives et payantes.
source : site de l’ADEME
04.1 / Au-delà de la seule réglementation française en vigueur obligatoire :
Des écolabels existent : ils apportent un complément d’informations. Pour les peintures intérieurs, nous pouvons retrouver entre autres les labels :
- “NF Environnement”
- “Ecolabel Européen EU” délivrés par l’organisme français AFNOR
- « NaturePlus » ( label européen d’origine allemande).
Ils attestent que la peinture concernée a un impact réduit sur l’environnement tout au long de son cycle de vie du produit ( de la fabrication jusqu’à l’élimination des déchets) tout en conservant sa performance.
04.2 / Un cahier des charges différent selon l’écolabel :
Chacun de ces écolabels a son propre cahier des charges avec un nombre de critères et des seuils de valeurs limites de substances toxiques différents :
- “NF Environnement” liste un plus grand nombre de critères que l’EU comme par exemple l’absence de nanomatériaux dans le produit .
- “Écolabel EU” est plus exigeant que le label NF sur les critères communs comme par exemple la concentration en COV dans le produit fini :
« EU » : teneur comprise entre 10 et 80 g/litre en fonction du type de peinture
« NF » « : teneur comprise entre entre 30 et 200 g/litre en fonction du type de peinture
- « NaturePlus” pour les peintures à base végétale et à base minérale, est bien plus stricte que les 2 labels précédents sur les valeurs limites des substances toxiques.
04.3 / Les limites des écolabels :
Si les écolabels apportent des garanties supplémentaires sur le niveau de toxicité du produit, ils ne sont pas obligatoires. En effet, les écolabels relèvent d’une démarche volontaire des fabricants. De plus, ils ont un coût et doivent être renouvelés régulièrement. C’est pourquoi certains fabricants ne peuvent pas ou ne veulent pas investir dans les labels. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusions hâtives sur les peintures qui n’auraient pas de label.

05/ Comprendre les composants des peintures.
sources : plusieurs sites de fabricants de peinture et leur R&D
Chacun de ces 5 composants peut être entièrement ou partiellement synthétique ( issu de la pétrochimie) et/ou naturel. Notons aussi que des composants d’origine naturelle peuvent subir de légères transformations chimiques et ne plus être considérés comme naturels.
Ainsi selon les choix du fabricant pour chacun des composants, la combinaison chimique obtenue déterminera le type de la peinture, ses propriétés, ses performances ainsi que son niveau d’émission de COV dans l’air intérieur impactant plus ou moins la santé et / ou l’environnement.

06/ Origine des composants de peintures A+ à l’eau.
sources : plusieurs sites de fabricants de peinture et leur R&D
Nous constatons donc que certaines peintures ont une composition plus “naturelle” que d’autres. Parmi celles-ci, à performances équivalentes, il est parfois difficile de trouver la peinture la plus “saine” pour notre projet. En effet, les termes de peinture “biosourcée”, “naturelle”, “écologique” peuvent s’interpénétrer et rendre le choix compliqué. Ces appellations ne sont pas réglementées et laissent place à des débats sur celles-ci.
Il en est de même pour la mention “sans COV” sur certaines peintures. Elle laisse penser que la peinture est “safe”. Pourtant elle ne garantit pas une absence totale de COV mais une teneur de COV inférieure à 5 g/L dans la formulation du produit contre 30 g/L pour une peinture traditionnelle.

07 / Des peintures à faible impact environnemental.
sources : plusieurs sites de fabricants de peinture et associations écoresponsables
07.1 / Les valeurs des fabricants de peintures :
Pour départager des peintures entre elles à qualité et performance équivalentes, d’autres critères peuvent aider à trancher. Il s’agit des engagements pris par les fabricants. Ils peuvent être multiples et porter sur :
- le process mis en place tout au long du cycle de vie du produit,
- les matériaux utilisés,
- l’économie circulaire,
- l’économie solidaire…
Et si ces critères ne sont toujours pas suffisants pour choisir, l’histoire/ les valeurs de la marque et la rencontre humaine avec ceux qui portent le produit peuvent faire la différence !
07.2 / La transparence des fabricants de peintures :
De manière générale, privilégier des marques de peintures qui fournissent en toute transparence une information complète et facile d’accès :
- fiche technique, à la demande ou sur le site du fabricant
- composition du produit
- teneur du produit en COV g/L
- produits nécessaires avant la mise en application selon le support à peindre
- fiche de sécurité, à la demande ou sur le site du fabricant
De là, vous pourrez réaliser le choix le plus adapté à votre projet de décoration. Mais aussi à votre démarche personnelle dans le but d’améliorer la qualité de l’air intérieur de votre habitat.
… Quelques conseils :
Avant de vous lancer dans les travaux de peinture, il est conseillé essentiellement :
- avant de peindre, de déménager de la pièce le mobilier composé de textile ( canapé, fauteuil, lit…). Ceci pour éviter que les COV ne se fixent dedans.
- de réaliser ses travaux plutôt au printemps ou en été pour pouvoir aérer massivement la pièce pendant et après l’application
- de tenir compte des prescriptions d’application fournies sur la fiche technique du produit
- d’attendre 72h avant d’habiter à nouveau la pièce peinte selon la peinture utilisée

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